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SĂ©curitĂ© des denrĂ©es alimentaires la DGCCRF contrĂŽle la prĂ©sence de contaminants chimiques dans notre alimentation - PDF, 310 Ko De plus, la DGCCRF participe activement Ă  la mise en place des mesures de gestion des risques Ă©tablies au niveau de l’Union europĂ©enne, qui Ă©voluent de maniĂšre permanente. La contamination des denrĂ©es peut avoir lieu Ă  diffĂ©rents stades de la chaĂźne alimentaire et avoir plusieurs origines Les denrĂ©es alimentaires peuvent ĂȘtre contaminĂ©es, par exemple, par des toxines naturelles, qui peuvent ĂȘtre produites par des champignons au champ et/ou au cours du stockage mycotoxines ou prĂ©sentes dans des mauvaises herbes » susceptibles de contaminer les rĂ©coltes alcaloĂŻdes tropaniques, alcaloĂŻdes pyrrolizidiniques, etc. ; des substances prĂ©sentes dans l’environnement plomb, cadmium, mercure, nickel, dioxines, polychlorobiphĂ©nyles PCB, hydrocarbures aromatiques polycycliques HAP, ions perchlorate, chlorates, etc. ; des substances dites nĂ©oformĂ©es » qui se forment lors de la transformation des denrĂ©es acrylamide, HAP, esters d’acides gras de glycidol, 3-monochloropropanol 3-MCPD et esters de 3-MCPD, furane et dĂ©rivĂ©s du furane ; ou des substances issues des emballages hydrocarbures d’huiles minĂ©rales en particulier pour les denrĂ©es conditionnĂ©es dans des emballages en carton recyclĂ©, Ă©tain dans les conserves. Ces contaminants, lorsqu’ils sont prĂ©sents dans les denrĂ©es alimentaires, sont susceptibles de prĂ©senter un risque pour la santĂ© humaine, le plus souvent chronique mais parfois aigu. C’est pourquoi la DGCCRF prĂ©lĂšve et fait analyser chaque annĂ©e plus de 2000 Ă©chantillons. Que sont les contaminants chimiques » ? Il s’agit de toute substance qui n’est pas intentionnellement ajoutĂ©e Ă  la denrĂ©e alimentaire, mais qui est cependant prĂ©sente dans celle-ci comme un rĂ©sidu de la production, de la fabrication, de la transformation, de la prĂ©paration, du traitement, du conditionnement, de l’emballage, du transport ou du stockage de ladite denrĂ©e, ou Ă  la suite de la contamination par l’environnement1. Les additifs, les rĂ©sidus de pesticides et les substances faisant l’objet d’une lĂ©gislation spĂ©cifique n’entrent pas dans le champ d’application de cette dĂ©finition. __________ 1 Article 1er du rĂšglement CEE n° 315/93 du Conseil portant Ă©tablissement des procĂ©dures communautaires relatives aux contaminants dans les denrĂ©es alimentaires. Une rĂ©glementation harmonisĂ©e en permanente Ă©volution La rĂ©glementation relative aux contaminants des denrĂ©es alimentaires est harmonisĂ©e au niveau de l’Union europĂ©enne. Les mesures de gestion des risques mises en place au niveau europĂ©en tiennent compte des rĂ©sultats des Ă©valuations des risques menĂ©es par l’EFSA AutoritĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments, des donnĂ©es de contamination disponibles, des contraintes technologiques et de l’influence des procĂ©dĂ©s de transformation sur la teneur en contaminants, de la possibilitĂ© de mettre en Ɠuvre des bonnes pratiques pour limiter la contamination et de l’existence de normes dĂ©finies au niveau international par le Codex Alimentarius [1] La rĂ©glementation applicable Le rĂšglement CE n°315/93 modifiĂ© fixe les principes gĂ©nĂ©raux de la rĂ©glementation relative aux contaminants. Il dĂ©finit les contaminants, interdit la mise sur le marchĂ© de denrĂ©es alimentaires contenant un contaminant dans une quantitĂ© inacceptable du point de vue de la santĂ© publique, en particulier sur le plan toxicologique, et prĂ©voit que les teneurs en contaminants doivent ĂȘtre maintenues aux niveaux les plus faibles raisonnablement atteignables au cours de toutes les Ă©tapes de la chaĂźne alimentaire principe ALARA[2]. Afin de protĂ©ger la santĂ© publique, la Commission europĂ©enne peut fixer des teneurs maximales dans les denrĂ©es alimentaires. Le rĂšglement CE n°1881/2006 modifiĂ© fixe des teneurs maximales pour certains contaminants dans les denrĂ©es alimentaires, interdit la mise sur le marchĂ© de denrĂ©es non conformes Ă  ces teneurs maximales, l’utilisation de denrĂ©es alimentaires non conformes comme ingrĂ©dients de denrĂ©es alimentaires et le mĂ©lange de denrĂ©es alimentaires conformes avec des denrĂ©es alimentaires non conformes. Des rĂšglements dĂ©finissent, par famille de contaminants, des procĂ©dures d’échantillonnage Ă  mettre en Ɠuvre lors des contrĂŽles et les critĂšres de performance des mĂ©thodes d’analyse. Ces rĂšglements sont complĂ©tĂ©s par d’autres textes de la Commission, spĂ©cifiques Ă  certains contaminants, notamment pour inciter au recueil de donnĂ©es de contamination complĂ©mentaires[3] ; dĂ©finir des teneurs de rĂ©fĂ©rence ou des limites d’action dont le dĂ©passement implique la rĂ©alisation d’enquĂȘtes afin d’identifier la source de contamination et la rĂ©duire dans la mesure du possible[4] ; imposer la mise en place par les opĂ©rateurs de bonnes pratiques permettant de rĂ©duire la contamination des denrĂ©es[5]. La DGCCRF au cƓur du dispositif rĂ©glementaire La DGCCRF est au cƓur du dispositif rĂ©glementaire français de contrĂŽle des contaminations des denrĂ©es alimentaires. A ce titre La DGCCRF participe aux nĂ©gociations visant Ă  dĂ©finir, au niveau de l’UE, les mesures de gestion des risques sanitaires fixation de teneurs maximales rĂ©glementaires, dĂ©finition de teneurs de rĂ©fĂ©rence ou de seuils d’intervention, recommandations de surveillance, etc.. Ces travaux ont Ă©tĂ© particuliĂšrement denses en 2019 et en 2020. Trois rĂšglements modifiant les dispositions du rĂšglement CE n°1881/2006 portant fixation de teneurs maximales pour certains contaminants dans les denrĂ©es alimentaires ont Ă©tĂ© publiĂ©s en 2019 et en 2020 RĂšglement UE 2019/1870 relatif aux teneurs maximales en acide Ă©rucique ; RĂšglement UE 2019/1901 relatif aux teneurs maximales en citrinine ; RĂšglement UE 2020/685 relatif aux teneurs maximales en perchlorate. Au cours du premier semestre 2020, quatre autres projets de rĂšglement de la Commission modifiant le rĂšglement CE 1881/2006 en ce qui concerne les teneurs maximales de certains contaminants[6] dans les denrĂ©es alimentaires ont reçu l’avis favorable des Etats-membres et doivent faire l’objet d’une publication avant la fin de l’annĂ©e 2020. D’autres travaux sont en cours, qui devraient aboutir avant la fin de l’annĂ©e 2020, concernant les alcaloĂŻdes d’ergot, les alcaloĂŻdes tropaniques, le plomb et le cadmium. La DGCCRF pilote les enquĂȘtes relatives aux contaminants
 Elle est notamment en charge du contrĂŽle des denrĂ©es alimentaires d’origine non animale, Ă  tous les stades, y compris Ă  l’importation, mais Ă  l’exclusion de celui de la production primaire qui relĂšve du ministĂšre de l’agriculture, des aliments infantiles et des complĂ©ments alimentaires, y compris ceux contenant des denrĂ©es d’origine animale. Les lots qui ne respectent pas les teneurs maximales rĂ©glementaires lots non conformes » font l’objet d’un retrait du marchĂ©. Les lots dont la teneur en contaminant est susceptible de prĂ©senter un risque pour le consommateur lots impropres Ă  la consommation » font l’objet d’un retrait du marchĂ© et d’un rappel, mĂȘme si des teneurs maximales rĂ©glementaires n’ont pas encore Ă©tĂ© fixĂ©es. Les anomalies constatĂ©es peuvent donner lieu Ă  des suites administratives et/ou pĂ©nales avertissements, injonctions ou procĂšs-verbal. Ainsi, en 2019 30 avertissements, 17 injonctions et 3 procĂšs-verbaux ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s, 23 mesures de restrictions de mise sur le marchĂ© ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre. 
 et transmet les donnĂ©es issues de ces enquĂȘtes Ă  l’EFSA Les enquĂȘtes permettent de recueillir des donnĂ©es de contamination qui sont transmises Ă  l’EFSA par l’intermĂ©diaire de l’ANSES et contribuent Ă  l’évaluation de l’exposition des consommateurs aux contaminants chimiques et Ă  alimenter les dĂ©bats relatifs Ă  la rĂ©vision de certaines teneurs maximales rĂ©glementaires ou Ă  l’établissement de nouvelles teneurs maximales. Les rĂ©sultats des enquĂȘtes menĂ©es par la DGCCRF Les non-conformitĂ©s ou anomalies constatĂ©es peuvent donner lieu Ă  des mesures de restrictions volontaires de mise sur le marchĂ©, Ă  des mesures administratives de retrait du marchĂ©, Ă  d’autres mesures administratives et/ou Ă  des mesures judiciaires. Les enquĂȘtes effectuĂ©es en 2019 ont conduit Ă  l’analyse de 2376 Ă©chantillons. Type de contamination Nombre d’échantillons analysĂ©s Produits analysĂ©s Non-conformitĂ©s ou anomalies relevĂ©es Suites donnĂ©es Mycotoxines[7] 707 295 figues sĂšches et dĂ©rivĂ©s, 169 fruits Ă  coque et dĂ©rivĂ©s, 133 arachides et dĂ©rivĂ©s, 99 raisins secs, 11 Ă©pices 36 Ă©chantillons non conformes 16 figues et dĂ©rivĂ©s, 9 fruits Ă  coque, 3 arachides et dĂ©rivĂ©s, 8 raisins secs Taux de non-conformitĂ© 5 % Retour des marchandises vers le pays d’origine ou destruction Mycotoxines, ergot, alcaloĂŻdes de l’ergot et alcaloĂŻdes tropaniques 370 162 cĂ©rĂ©ales, dĂ©rivĂ©s de cĂ©rĂ©ales ou denrĂ©es composĂ©es de cĂ©rĂ©ales, 58 jus de fruits ou nectars, 24 fruits Ă  coque ou graines olĂ©agineuses et dĂ©rivĂ©s, 21 cidres ou spiritueux Ă  base de pomme, 17 cafĂ©s torrĂ©fiĂ©s, 17 thĂ©s ou tisanes, 16 aliments infantiles, 16 Ă©pices, 12 fruits sĂ©chĂ©s, 11 vins ou boissons Ă  base de vin, 6 compotes ou purĂ©es contenant de la pomme, 5 complĂ©ments alimentaires et 5 bois de rĂ©glisse ou denrĂ©es dĂ©rivĂ©s de la rĂ©glisse ou en contenant. . 10 Ă©chantillons n’étaient pas conformes Ă  la rĂ©glementation. - 4 en raison de leur teneur en ochratoxine A 1 bois de rĂ©glisse, 1 blĂ© dur, 1 sarrasin et 1 farine de seigle - 3 en raison de leurs teneurs en aflatoxines B1 et/ou totales 2 riz et 1 gingembre - 2 en raison de leur teneur en patuline 1 jus de pomme et 1 cidre - 1 en raison de sa teneur en toxines du Fusarium pĂątes alimentaires Taux de non-conformitĂ© 2,7 % RĂ©daction d’un procĂšs-verbal pĂ©nal*, de 4 injonctions et de 8 avertissements. 11 mesures de restriction de mise sur le marchĂ© ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre. * Le procĂšs-verbal pĂ©nal a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© Ă  l’encontre d’un fabricant de jus de pomme qui avait dĂ©jĂ  fait l’objet d’un avertissement. Des mesures de police administrative ont Ă©galement Ă©tĂ© mises en place pour imposer le retrait et le rappel du lot de jus de pomme trĂšs fortement contaminĂ© par la patuline. ElĂ©ments traces mĂ©talliques plomb, cadmium, mercure, nickel, arsenic + Ă©tain dans les aliments en conserve et iode 481 139 lĂ©gumes et dĂ©rivĂ©s, 72 fruits, 57 cĂ©rĂ©ales et dĂ©rivĂ©s, 45 boissons, 40 cacaos, dĂ©rivĂ©s de cacao ou chocolats, 31 aliments destinĂ©s aux nourrissons ou aux enfants en bas Ăąge, 26 complĂ©ments alimentaires, 10 conserves, 15 thĂ©s, 10 tisanes ou plantes pour infusion, 17 cafĂ©s, 10 Ă©pices, 5 huiles ou matiĂšres grasses vĂ©gĂ©tales, 3 additifs dĂ©rivĂ©s d’algues et 1 Ă©chantillon de graines olĂ©agineuses 7 Ă©chantillons n’étaient pas conformes Ă  la rĂ©glementation soit 1,8% des denrĂ©es rĂ©glementĂ©es analysĂ©es - 5 complĂ©ments alimentaires Ă  base de d’algue Fucus vesiculosus en raison de leur teneur en iode ; - 1 Ă©chantillon de riz rouge biologique en raison de sa teneur en arsenic inorganique ; - 1 Ă©chantillon de semoule de manioc en raison de sa teneur en plomb RĂ©daction de 3 procĂšs-verbaux 2 pĂ©naux* et 1 administratif, de 2 injonctions et de 6 avertissements. 7 mesures de restriction de mise sur le marchĂ© ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre. * Les procĂšs-verbaux pĂ©naux ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s Ă  l’encontre de fabricants de complĂ©ments alimentaires Ă  base d’algues. L’un concernait des opĂ©rateurs ayant mis sur le marchĂ© des complĂ©ments alimentaires qui prĂ©sentaient des teneurs trĂšs Ă©levĂ©es en iode alors que ces rĂ©fĂ©rences avaient fait l’objet d’un refus Ă  la suite de leur dĂ©claration Ă  la DGCCRF. L’autre concernait un opĂ©rateur qui n’avait pas modifiĂ© l’étiquetage d’un complĂ©ment alimentaire Ă  la suite d’un changement de formulation. Substances nĂ©oformĂ©es Hydrocarbures aromatiques polycycliques HAP, 3-MCPD et esters de 3-MCPD, acrylamide, furane et dĂ©rivĂ©s mĂ©thylĂ©s du furane 324 93 denrĂ©es Ă  base de cĂ©rĂ©ales, 60 denrĂ©es Ă  base de pomme de terre, 34 aliments infantiles, 30 matiĂšres grasses vĂ©gĂ©tales, 23 cafĂ©s et succĂ©danĂ©s de cafĂ©, 20 complĂ©ments alimentaires, 14 boissons, 13 cacaos, beurre de cacao ou chocolats, 11 herbes et Ă©pices sĂ©chĂ©es, 11 fruits sĂ©chĂ©s et 15 denrĂ©es diverses. 35 Ă©chantillons, soit 11% des Ă©chantillons analysĂ©s, prĂ©sentaient des anomalies. HAP dosĂ©s dans 109 Ă©chantillons rĂ©glementĂ©s. Un seul Ă©chantillon moins de 1% des Ă©chantillons analysĂ©s n’était pas conforme. Acrylamide dosĂ© dans 220 Ă©chantillons. 27 Ă©chantillons, soit 16% des 170 Ă©chantillons pour lesquels une teneur de rĂ©fĂ©rence a Ă©tĂ© Ă©tablie, prĂ©sentaient une teneur en acrylamide supĂ©rieure Ă  cette teneur de rĂ©fĂ©rence 11 chips de pommes de terre, 4 frites prĂȘtes Ă  consommer, 5 produits de boulangerie fine, 5 baguettes, 1 cafĂ© torrĂ©fiĂ©, 1 aliment infantile. Esters d’acides gras de glycidol recherchĂ©s dans 170 Ă©chantillons dont 45 Ă©taient rĂ©glementĂ©s. Un Ă©chantillon de pain au lait et un Ă©chantillon de biscuit fourrĂ© prĂ©sentaient une teneur prĂ©occupante. Un Ă©chantillon de complĂ©ment alimentaire Ă  base d’huile de krill prĂ©sentait une teneur supĂ©rieure Ă  la future teneur maximale rĂ©glementaire applicable Ă  partir du 1er janvier 2021. 3-MCPD et esters d’acides gras de 3-MCPD recherchĂ©s dans 170 Ă©chantillons non rĂ©glementĂ©s. Un Ă©chantillon de biscuit fourrĂ© prĂ©sentait une teneur Ă©levĂ©e et un Ă©chantillon de margarine n’était pas conforme Ă  la future teneur maximale rĂ©glementaire applicable Ă  partir du 1er janvier 2021. 5 mesures de restrictions de mise sur le marchĂ© RĂ©daction de 9 injonctions administratives, de 9 avertissements et d’un signalement aux autoritĂ©s espagnoles. Nitrates, ions perchlorate et chlorates 208 39 Ă©pinards, 52 laitues, 4 roquettes, 66 autres lĂ©gumes, 15 aliments infantiles, 12 boissons, 14 thĂ©s ou tisanes, 6 fines herbes 1 Ă©chantillon de sucrines cultivĂ©es en Espagne impropre Ă  la consommation » en raison de sa teneur en chlorates. RĂ©daction d’une notification d’alerte et d’une injonction. AlcaloĂŻdes pyrrolizidiniques AP 115 35 plantes pour infusions, tisanes ou thĂ©s, 19 complĂ©ments alimentaires, 12 herbes aromatiques et 49 miels. 3 Ă©chantillons 1 plante pour infusion, 1 origan et 1 assaisonnement contenant de l’origan prĂ©sentaient une teneur en AP supĂ©rieure Ă  teneur maximale rĂ©glementaire applicable Ă  partir du 1er juillet 2022. 5 avertissements et 1 injonction ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s. Hydrocarbures d’huiles minĂ©rales 100 18 chocolats, cacaos et dĂ©rivĂ©s, 15 cĂ©rĂ©ales pour petit dĂ©jeuner, 14 huiles vĂ©gĂ©tales, 12 produits de panification humide ou sĂšche, 11 biscuits ou gĂąteaux, 10 fruits Ă  coque ou graines olĂ©agineuses, 6 riz, 6 lĂ©gumineuses, 4 pĂątes, 3 farines ou semoules et 1 lait infantile. Les hydrocarbures aromatiques d’huiles minĂ©rales MOAH ont Ă©tĂ© quantifiĂ©s dans 29 Ă©chantillons. 15 Ă©chantillons prĂ©sentaient une teneur en MOAH supĂ©rieure Ă  2 mg/kg 1 huile vierge de noix de coco, 9 chocolats ou cacaos, 1 Ă©chantillon de cĂ©rĂ©ales pour petit dĂ©jeuner, 1 riz, 1 biscuit, 1 biscotte et 1 Ă©chantillon de cerneaux de noix. RĂ©alisation d’enquĂȘtes complĂ©mentaires auprĂšs des responsables de la premiĂšre mise sur le marchĂ© RPMM. Mise en place au niveau de l’UE d’une mesure temporaire de gestion harmonisĂ©e des risques liĂ©s Ă  la prĂ©sence de MOAH dans les laits infantiles. Dioxines et PCB 40 14 aliments pour nourrissons et enfants en bas Ăąge, 13 huiles vĂ©gĂ©tales, 1 huile de poisson, 8 complĂ©ments alimentaires, 4 herbes aromatiques ou lĂ©gumes sĂ©chĂ©s Aucune non-conformitĂ© ou anomalie AlcaloĂŻdes d’opium 31 6 graines de pavot et 25 Ă©chantillons de denrĂ©es en contenant 14 pains ou baguettes, 5 bagels, 3 crackers, 2 biscuits et 1 brioche 7 Ă©chantillons impropres Ă  la consommation » 4 pains, 2 bagels et 1 brioche Sensibilisation des opĂ©rateurs de la filiĂšre au risque sanitaire. Mesures de gestion des risques harmonisĂ©es en cours d’établissement au niveau de l’UE [*]On entend par denrĂ©es rĂ©glementĂ©es » celles pour lesquelles une teneur maximale rĂ©glementaire est fixĂ©e pour un contaminant ou une famille de contaminants. [1] La Commission du Codex Alimentarius a Ă©tĂ© créée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture FAO et l'Organisation mondiale de la SantĂ© OMS afin de protĂ©ger la santĂ© des consommateurs et de promouvoir des pratiques loyales en matiĂšre de commerce de denrĂ©es alimentaires Source Codex Alimentarius. [2] as low as reasonably achieveable » [3] Exemples Recommandation UE 2017/84 de la Commission concernant la surveillance des hydrocarbures d’huiles minĂ©rales dans les denrĂ©es alimentaires et dans les matĂ©riaux et articles destinĂ©s Ă  entrer en contact avec les denrĂ©es alimentaires et recommandation UE 2019/1888 de la Commission du 7 novembre 2019 concernant le suivi de la prĂ©sence d’acrylamide dans certaines denrĂ©es alimentaires. [4] Exemple Recommandation 2017/711/UE modifiĂ©e de la Commission sur la rĂ©duction de la prĂ©sence de dioxines et de PCB dans les aliments pour animaux et les denrĂ©es alimentaires. [5] Exemple RĂšglement UE 2017/2158 Ă©tablissant des mesures d’attĂ©nuation et des teneurs de rĂ©fĂ©rence pour la rĂ©duction de la prĂ©sence d’acrylamide dans les denrĂ©es alimentaires. [6] Acrylamide, esters d’acides gras de 3-MCPD et esters d’acides gras de glycidol, hydrocarbures aromatiques polycycliques HAP et alcaloĂŻdes pyrrolizidiniques. [7] ContrĂŽles intensifiĂ©s Ă  l’importation rĂšglements UE n°884/2014 et CE n°669/2009 modifiĂ©s abrogĂ©s et remplacĂ©s, depuis le 14 dĂ©cembre 2019, par le rĂšglement UE 2019/1793.

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Suivrede trĂšs prĂšs. Impressions d'argent liquide. Établissement de la patate plongĂ©e dans l'huile. Diminuer la force d'un argument. Petit canot rapide et Ă  moteur. Écraser sous les obus. Heures sonnantes. PremiĂšre Ă©mission de radio de la journĂ©e. Se dit du rĂ©seau utilisĂ© par la TNT. Mayotte BouĂ©ni Pronfondeur de 5m Ă  30m DifficultĂ© Niveaux minimum Plongeur dĂ©butant 0-25 plongĂ©es - 20 m Modification des informations du site de plongĂ©e Une des informations du site de plongĂ©e vous semble fausse ? Prof. minimum m Prof. maximum m DifficultĂ© Type de plongĂ©e RĂ©cif DĂ©rivante Aquarium Une passe De nuit FermĂ© grotte Rivage Bateau Photo / vidĂ©o Épave Sous glace Gros Micro Profonde Complexe arches, failles CroisiĂšre Tombant FixĂ© corail, plantes fixĂ©es Artificiel Technique / formation Sable Sec BaptĂšme Tek Autonomie Environnements AccĂšs Faunes ThĂšmes Types Renseigner les nouvelles coordonnĂ©es GPS ci-dessous Latitude Longitude Ou gĂ©olocaliser le site de plongĂ©e Villes Ă  proximitĂ© Rassi Gouja Kani-KĂ©li BouĂ©ni Mzouazia M'tsamoudou BandrĂ©lĂ© Nyambadao MirĂ©rĂ©ni M'Tsangamouji M'liha Mliha Tsountsou 1 Passamainty Mtsangadoua DzoumoniĂ© Mamoudzou Mtsamboro Localisation approximative Photos du site de plongĂ©e 0 Aucune photo sur ce site de plongĂ©e. Ajouter les vĂŽtres en cliquant-ici. Avis Questions / RĂ©ponses Soyez le premier Ă  dĂ©poser un avis ! Ils ont plongĂ© ici... Posez-leur une question ! Vous aussi vous avez plongĂ© ici ? Remplissez votre carnet de plongĂ©e en ligne pour apparaĂźtre dans cette liste. darkbelair 1 plongĂ©e DerniĂšre fois le 05/11/2019 Votre Question
ÉtablissementDe La Patate PlongĂ©e Dans L'huile Solution. RĂ©ponses mises Ă  jour et vĂ©rifiĂ©es pour le niveau CodyCross Paris Groupe 251 RĂ©ponses mises Ă  jour et vĂ©rifiĂ©es pour le niveau CodyCross Paris Groupe 251
L’heure de la colĂšre est passĂ©e. Le temps de la dĂ©pression aussi. Avec l’aide de ma famille et d’une pincĂ©e d’amis trĂšs chers, j’ai pu exsuder le fiel et les humeurs. Mais ce n’est pas un renoncement, ce n’est pas une rĂ©signation, c’est plutĂŽt une sensation apaisĂ©e avoir fait tout ce qui semblait faisable pour allĂ©ger la situation, s’ĂȘtre une fois de plus penchĂ© avec dĂ©termination et inquiĂ©tude sur le berceau de ce petit monstre que nous avons créé et dont la santĂ© oscille toujours entre la fatigue et la resplendissance. Tout de mĂȘme, cette fois-ci, il faut bien le reconnaĂźtre, la bĂȘte est malade. Bien malade. »VoilĂ  ce qu’écrit le chef HervĂ© Bourdon dans une lettre parue sur le site GoĂ»ts d’ouest au dĂ©but de la Bourdon est propriĂ©taire du Petit hĂŽtel du grand large, sis dans le village de Saint Pierre Quiberon dans le Morbihan, en Bretagne. Comme son nom l’indique, le Petit hĂŽtel du grand large est un hĂŽtel de six chambres face Ă  l’OcĂ©an atlantique, et un restaurant de 25 Ă  30 couverts, dĂ©jĂ  Ă©toilĂ©, mais dont le chef a Ă©tĂ© distinguĂ© en janvier par le guide Michelin pour son engagement durable, autrement dit sa cuisine ?TrĂšs dĂ©pendant de la saison touristique, le Petit hĂŽtel du grand large ne permet pas Ă  HervĂ© Bourdon et sa femme Catherine d’avoir une trĂ©sorerie suffisante pour les mettre Ă  l’abri, eux, leurs sept Ă  neuf employĂ©s et le restaurant. Nous n’existons que grĂące au flux. Clairement, le jour de l’arrĂȘtĂ© de fermeture le 15 mars, notre trĂ©sorerie Ă©tait de 80000 euros
 En trois semaines, elle est passĂ©e sous la barre des 20000 et continue de plonger, nous obligeant Ă  contracter un emprunt garanti par la BPI de 75000 euros. »Ils sont nombreux dans ce cas, cafetiers, restaurateurs, parmi les 210 000 recensĂ©s en France. Et le coronavirus pourrait bien avoir raison de leur petite entreprise qui, contrairement Ă  la chanson, connaĂźt malheureusement la crise 25% seraient menacĂ©s de fermeture dĂ©finitive, du petit bistrot de quartier au gastronomique Ă©toilĂ©. Le chef Michel Sarran a mĂȘme parlĂ© d’un enterrement de premiĂšre classe de la gastronomie n’oublions pas, nous a dit l’historien Patrick Rambourg que nous avons contactĂ©, qu’un restaurant est, quoi qu’on en dise, un commerce qui peut s’effondrer. DerriĂšre la question de la rĂ©ouverture des restaurants, Il n’y a pas que l’aura culinaire Ă  la française, la grande cuisine, le plaisir d’aller au restaurant. Il y aussi et avant tout des entreprises, avec un personnel Ă  rĂ©munĂ©rer, bref toute une Ă©conomie. »Dans son allocution du 13 avril dernier, le chef de l’Etat a dĂ©clarĂ© que les restaurants et les cafĂ©s ne rouvriraient pas le 11 mai. Dix-huit grands noms de la gastronomie, membres du CollĂšge culinaire de France, lui ont rĂ©pondu par une tribune dans Le Figaro pour lui demander de rouvrir les restaurants Ă  certaines conditions, et avec des rĂšgles strictes d’ pour certains comme HervĂ© Bourdon, la rĂ©ouverture n’est pas forcĂ©ment la panacĂ©e. Car le Petit hĂŽtel du grand large risquerait de rester vide. Avec l’aide de l’état, il sera difficile de survivre en Ă©tant fermĂ© mais ce sera possible, nous a dit HervĂ© Bourdon. Mais ce qui est certain, c’est que sans aide, en Ă©tant ouvert et sans client, c’est la mort assurĂ©e, pour nos entreprises et pour l’emploi de nos salariĂ©s. »Symbole du monde moderneQue le restaurant soit devenu un endroit dangereux, en tout cas risquĂ©, pour la santĂ© du personnel et de la clientĂšle, voilĂ  bien un revers ironique quand on sait qu’il fut créé, comme le rappelle Patrick Rambourg, Dans les annĂ©es 1760 quand des professionnels de bouche ont proposĂ© une nouvelle façon de manger Ă  l’extĂ©rieur de chez soi. C’est ce qu’ils appelaient Ă  l’époque la cuisine de santĂ© ». D’oĂč le mot restaurant Ă  l’origine, c’est un lieu oĂč on se restaure une maison de santĂ©. »Le restaurant fut mĂȘme, a Ă©crit Pascal Ory dans l’ouvrage collectif Europa Ă©ditions les ArĂšnes, le symbole de l’entrĂ©e dans la modernitĂ©. Que l’initiateur, vers 1766, en ait Ă©tĂ© l’improbable Boulanger ou l’obscur Mathurin Roze dit de Chantoiseau, le fait est lĂ  l’effritement de l’Ancien RĂ©gime Ă©conomique se mesure Ă  la victoire des restaurateurs » parisiens face aux privilĂšges des traiteurs », auxquels ils font piĂšce en proposant Ă  un public choisi un espace inĂ©dit, si on le compare Ă  la table d’hĂŽte de l’auberge ou au buffet assis Ă  la française » de l’hĂŽtel particulier un dĂ©cor de grande maison, un service de grande maison, une cuisine et une cave de grande maison, le tout en Ă©change non d’une invitation personnelle en bonne et due forme, dans le cadre d’un jeu social fermĂ©, mais simplement en Ă©change d’argent on vient de dĂ©finir le monde moderne. »Cela n’était jamais arrivĂ© que l’ensemble des Ă©tablissements de bouche soient fermĂ©s, nous a racontĂ© Patrick Rambourg. MĂȘme pendant les guerres, et notamment sous l’Occupation, certains restaurants se sont dĂ©brouillĂ©s pour fournir de la nourriture Ă  une clientĂšle qui, bien souvent, Ă©tait une clientĂšle du quotidien, qui ne trouvait pas Ă  se nourrir autrement ».Changer de paradigme ?Alors est-ce que cette situation inĂ©dite peut durer ? Est-ce qu’on peut imaginer un monde sans restaurant? Il y a bien eu un temps oĂč ils n’existaient pas. Oui, a rĂ©pondu l’historien des pratiques culinaires et alimentaires, mais dĂ©sormais ils font partie de notre identitĂ© culturelle française, comme les cafĂ©s. On entretient avec ces lieux de vie et de convivialitĂ© une sorte d’affectivitĂ© particuliĂšre ils nous rappellent parfois des souvenirs personnels, familiaux. Il y a encore peu, le dimanche Ă©tait le jour de la sortie au restaurant. Les histoires d’amour peuvent y commencer. Ils ne sont pas qu’un lieu oĂč l’on va manger ».Et nous, clients, somme-nous prĂȘts Ă  y retourner demain ? En aurons-nous seulement l’envie? Pour ceux qui ont les moyens, peut-ĂȘtre. Ce sera plus long pour les autres. C’est toujours pareil. Ce qui est sĂ»r, c’est qu’on ne peut s’en passer, mĂȘme un peu. Edgar Morin le dit bien La nourriture domestique, mĂȘme excellente, ne supprime pas le dĂ©sir de restaurant. » in Un festival d’incertitudes, Tracts de crise, Ă©ditions Gallimard, Apple BooksEt puis rouvrir les bons », ceux qui font des efforts au quotidien pour offrir de la bonne cuisine, au juste prix, Ă  leurs clients, ça diminuera peut-ĂȘtre les files de voitures qui font la queue devant les drives des McDonalds qui eux, ont rouvert ? Il ne suffit pas que les chefs disent on va suivre des recommandations et garantir l’hygiĂšne de nos restaurants. Rien ne garantit que la clientĂšle viendra. » prĂ©vient P. Ă  dire que pour que le restaurant n’appartienne pas Ă  un monde rĂ©volu, il doive se rĂ©inventer ? Les chefs du CollĂšge culinaire de France insistent sur le nĂ©cessaire changement de paradigme, et proposent un vademecum de la gastronomie française. Rouvrez les restaurants et rĂ©inventons la gastronomie et la convivialitĂ© citoyenne Ă  la française ! » que le local, la saisonnalitĂ©, l’attention portĂ©e aux employĂ©s et Ă  la clientĂšle, c’est ce que beaucoup font dĂ©jĂ  depuis longtemps. Rien de nouveau sous le soleil. Et ce texte n’a pas fait l’unanimitĂ© dans la profession, incarnĂ©e par des personnalitĂ©s aussi diffĂ©rentes que les 160000 Ă©tablissements. Historiquement, la cuisine française s’est continuellement rĂ©inventĂ©e, sans quoi elle ne connaĂźtrait pas cette longĂ©vitĂ©, cette renommĂ©e mondiale et cette hĂ©gĂ©monie, complĂšte Patrick Rambourg. Ainsi, les chefs n’ont pas attendu la crise pour dĂ©velopper un discours sur l’écologie, sur le fait de manger moins de viande ou sur le gaspillage alimentaire. Ils sont dans la rĂ©invention culinaire permanente, et doivent forcĂ©ment s’adapter Ă  l’environnement sociĂ©tal et Ă©cologique. La question est surtout est ce que le systĂšme alimentaire mondial va continuer Ă  se maintenir ? Aujourd’hui, malgrĂ© le confinement, le systĂšme alimentaire fonctionne. Mais lorsqu’on voit les tensions qui existent au niveau mondial, des questions se posent, qui nous obligent Ă  rĂ©flĂ©chir au commerce de proximitĂ©. LĂ  encore, c’est ce que font dĂ©jĂ  de plus en plus chefs, qui crĂ©ent leur propre potager. Mais cela concerne probablement une petite catĂ©gorie de chefs, les plus indĂ©pendants. »Alea jacta est ?Quand l’historien pense Ă  son tour le monde d’aprĂšs, il Ă©met l’hypothĂšse que le fait de ne pas pouvoir voyager Ă  l’étranger cet Ă©tĂ© va cependant peut-ĂȘtre contribuer Ă  rĂ©activer le fonctionnement des restaurants. Ceux qui sont au bord de la mer, Ă  un prix abordable, pourraient ne pas s’en sortir trop mal. » Patrick voyez, HervĂ© Bourdon, tout n’est pas perdu !De toute façon, vous le savez. Ne m’avez-vous pas rĂ©pondu, Ă  la question Que serait un monde sans restaurant ? Un monde sans restaurant, ce serait comme un monde sans parfum oĂč on se contenterait de respirer, un monde sans musique oĂč on se contenterait d’entendre, un monde sans art oĂč on se contenterait de ce qui existe, un monde sans sexe oĂč on se contenterait de se reproduire, un monde sans rĂȘve oĂč on se contenterait de dormir. HervĂ© Bourdon »Caroline BrouĂ©, avec Roxanne PoulainLa recette de Jacky Durand La sardine passe-murailleC’est peu dire qu’on l’aime la sardine, modeste et pourtant si Ă©lĂ©gante. En boĂźte, elle est la munition idĂ©ale des placards Ă  toute heure et surtout en ces temps de confinement. A l’huile olive, tournesol, arachide, au citron, au piment, Ă  la tomate, elle appelle aussi bien le quignon de pain que la patate en robe des champs et l’oignon nouveau finement ciselĂ©. C’est simple, elle est la reine des conserves et beaucoup plus encore notre boĂźte Ă  rĂȘves quand on lui confie nos projets de sardinade sur un lit de braises entre les rochers de la plage de la GalĂšre. Car la sardine fraĂźche sera pour nous l’apogĂ©e du dĂ©confinement et d’un Ă©tĂ© qu’on espĂšre au grand lĂ , vous pouvez cuisiner la sardine fraĂźche façon farcie Ă  la niçoise. On a dĂ©nichĂ© cette recette dans un chef-d’Ɠuvre de cuisine du soleil Les recettes de Cacho-Maio » 1 de Marc Liautaud, homme du sud, tout Ă  la fois fricasseur de mets et de mots. Son livre, gorgĂ© de soleil, d’anecdotes et d’amitiĂ©s est un appel chaleureux et gourmand Ă  se mettre aux fourneaux pour concocter la bonne soupe au pistou Ă  la mode de Mamou » ; les pieds-paquets comme les mijote si bien Lucette » ou encore une compote d’abricots pour mettre l’étĂ© en bocaux ».Pour les sardines farcies Ă  la niçoise », il vous faut un bon kilo de sardines bien fraĂźches ; 1,2 Ă  1,5 kilo de blettes ; deux gousses d’ail ; 30 g de persil plat ; 2 Ɠufs ; 120 g de fromage de lait de vache de montagne sec type sbrinz, mais pourquoi ne pas essayer avec un vieux parmesan rĂąpĂ© ; 100 g de chapelure ; 15 cl d’huile d’olive ; du sel et du la tĂȘte des sardines avec un couteau. Incisez la partie ventrale et videz-les. Rincez-les soigneusement. SĂ©parez les filets sans les dĂ©tacher l’un de l’autre et retirez l’arĂȘte centrale. RĂ©servez-les sur du papier absorbant et salez-les. Vous pouvez aussi vous en remettre Ă  votre poissonnier pour ces opĂ©rations. Et si vous ne trouvez pas de sardines fraĂźches, tentez celles au rayon des les cĂŽtes des blettes pour ne conserver que la partie verte. Lavez les feuilles puis Ă©mincez-les finement au couteau. Dans une casserole ou une sauteuse, faites chauffer un peu d’huile d’olive, ajoutez les blettes, les gousses d’ail entiĂšres Ă©pluchĂ©es, le persil hachĂ©, une pincĂ©e de sel. Laissez cuire jusqu’à Ă©vaporation complĂšte de l’eau les Ɠufs entiers battus, les blettes, le fromage rĂąpĂ©, le poivre afin d’obtenir une les sardines avec une bonne cuillĂšre Ă  soupe de cette prĂ©paration. Roulez les filets ainsi farcis sur eux-mĂȘmes. Maintenez-les avec un cure-dent en bois et disposez-les dans un plat huilĂ© et salĂ©. Arrosez d’un filet d’huile d’olive. Saupoudrez lĂ©gĂšrement de les sardines Ă  gratiner pendant dix Ă  quinze minutes dans votre four prĂ©chauffĂ© Ă  180/200 degrĂ©s. On peut Ă  loisir prolonger la cuisson pour que les sardines soient plus souples. Question de goĂ»t mais attention Ă  la coloration en fin de cuisson
Surtout ne jetez pas les cĂŽtes des blettes coupez-les en tronçons et cuisez-les 15 minutes Ă  l’eau bouillante additionnĂ©e de jus de citron pour Ă©viter que les blettes ne s’oxydent. Une fois cuites, les cĂŽtes peuvent se manger simplement poĂȘlĂ©es avec un peu de beurre ou de l’huile d’olive mais vous pouvez aussi y ajouter Ă©chalote, ail Ă©mincĂ©, lardons, pulpe de tomate, tranches de saucisse cuite essayez avec la morteau, c’est fameux
, persil, ciboulette, pignons, parmesan, crĂšme fraĂźche, pois chiches
1 Les recettes de Cacho-Maio, cuisine de soleil et d’amitiĂ©s » de Marc Liautaud ed. Au Pays RĂȘvĂ©, 2018, 28 euros
DelĂ , c’est une tĂąche simple de placer la fleur d’oignon dans l’eau frĂ©missante pendant quelques instants, puis de la refroidir rapidement dans un bain de glace. À partir de ce moment, l’oignon est plongĂ© dans la pĂąte et dĂ©posĂ© dans l’huile chaude pour la friture. Un outil de carottage est gĂ©nĂ©ralement inclus avec l’ustensile de fleur d’oignon frit afin que
Le pitch Le Sinner, un Ă©tablissement haut de gamme Ă  l'atmosphĂšre envoutante, derniĂšre adresse dĂ©calĂ©e du groupe Evok, au cƓur de l'Ă©tincelant Marais, qui s’affranchit des codes de l'hĂŽtellerie de luxe. 43 chambres et suites, en tout et pour tout, pensĂ©es pour “les esthĂštes, les investigateurs urbains et les flĂąneurs singuliers, curieux de dĂ©couvrir une autre page de l’hĂŽtellerie de luxe Ă  travers un scĂ©nario de la ville inĂ©dit”. Ainsi libĂ©rĂ© de tous les standards, l'Ă©tablissement prĂ©sentĂ© comme un secret bien gardĂ© offre une vision futuriste du sĂ©jour qui vante l’impertinence et la libertĂ© d’expression dans un extravagant dĂ©cor faussement backroomesque mais dĂ©finitivement chiquissime. Y pĂ©nĂ©trer c'est entrer dans un clair-obscur presque mystique. Nicolas ReceveurL'histoire DerriĂšre chacune des adresses Evok, un style de vie pour un style de luxe l'ambition, l'univers et le cadre de vie de chaque hĂŽtel sont inspirĂ©s de l’endroit oĂč on les installe. Pour son Sinner, qui s'apparenterait plus Ă  un ovni, le groupe s'est plongĂ© dans l’atmosphĂšre de l’un des quartiers les plus anciens de Paris, le Marais. “L'hĂŽtel a su s’approprier l’hĂ©ritage du quartier – Ă  la fois riche, ecclĂ©siastique, architectural, joyeux, crĂ©atif et avant-gardiste – en cultivant une identitĂ© propre et disruptive”, se vantent les trois fondateurs de l'enseigne hĂŽteliĂšre, Pierre Bastid, Romain Yzerman et Emmanuel Sauvage. “Sinner n’est pas un lieu de plus. C’est une savante alchimie oĂč se croisent les destins, les Ă©poques, le mystĂšre et une certaine forme de libertĂ©â€, renchĂ©rit le troisiĂšme, directeur gĂ©nĂ©ral du groupe. Et toujours, quatre valeurs fondamentales pour coller aux codes d’une hĂŽtellerie de luxe exigeante l’excellence, la disponibilitĂ©, le sens du dĂ©tail et un service sincĂšre. À quoi ressemblent les alentours ?Un quartier d'art, de design et de mode, au cƓur du triangle dĂ©limitĂ© par les places de la Bastille, de la RĂ©publique et de l’HĂŽtel de Ville. Alors, forcĂ©ment, tout autour, des galeries d’art contemporain, les boutiques de jeunes crĂ©ateurs, des musĂ©es historiques, des monuments emblĂ©matiques mais aussi des restaurants et bars dĂ©coration L'architecture d’intĂ©rieur est signĂ©e Tristan Auer, spĂ©cialiste des chocs esthĂ©tiques et des mĂ©langes d’époques. Pour rendre hommage Ă  ce quartier aristocratique et faire un clin d’Ɠil Ă  l’insouciance des annĂ©es 70, l'architecte, toujours provocant, a choisi d'osciller entre hĂ©ritage religieux, espaces feutrĂ©s et volumes spectaculaires. RĂ©sultat, “une esthĂ©tique brute, opposant les lignes radicales aux volutes suggestives”. Et puis, pour faire et dĂ©faire l'endroit, quelques curateurs bien pensants. D'abord, AmĂ©lie du Chalard, fondatrice de Maison d’art, qui a choisi pour l'hĂŽtel des piĂšces uniques Ă  la fois contemporaines et anciennes Ă  travers le monde les chaises Helmut Palla, les armures de Nadine Altmayer
 ; mais aussi Fred Viktor, fondateur et directeur de crĂ©ation du studio Enterstice, Ă  qui on a confiĂ© la direction artistique musicale du Sinner, pour qui il a choisi une large collection de vinyles, 33T et 45T ; enfin Anatole Desachy, libraire indĂ©pendant spĂ©cialisĂ© dans l’achat-vente de livres de photographie, qui a constituĂ© ici une collection impressionnante de monographies de photographes de renom et d’Ɠuvres d’écrivains du monde entier. Nicolas ReceveurLes chambres PassĂ©s les couloirs sombres et feutrĂ©s Ă  l'atmosphĂšre sacrĂ©e, derriĂšre de lourdes portes rouges dĂ©corĂ©es de heurtoirs et de judas, inspirĂ©es des portes cochĂšres, 43 chambres et suites singuliĂšres qui mettent en alerte les sens grĂące Ă  un univers olfactif, des jeux de matiĂšres et une sĂ©lection artistique pointue du velours, du bois, de la terre cuite, des Ɠuvres d’art et des tableaux distillĂ©s çà et lĂ  comme des trĂ©sors. Au dernier Ă©tage de l'adresse, une suite, la seule, aux volumes cathĂ©draux, pensĂ©e comme un vĂ©ritable pied-Ă -terre parisien. L'exĂ©cutive, Ă  partir de 620 euros la nuit GUILLAUME DE LAUBIERLa classique, Ă  partir de 440 euros la nuit GUILLAUME DE LAUBIERLa suite, Ă  partir de 1600 euros la nuit Nicolas ReceveurNourriture et boisson “Simple, cette cuisine de partage fait appel Ă  des recettes traditionnelles et trouve tout son sens dans ma dĂ©marche de servir aussi une cuisine lĂ©gĂšre”. Au menu, “une cuisine ethnique, de tribu’, comme celle au Kanoun en Afrique du Nord” ajoute le Chef Adam Bentalha, responsable des fourneaux et, auparavant, chef exĂ©cutif du Brach Paris. Quelques exemples de plats ceviche de poisson blanc Ă  la pĂ©ruvienne ; bao burger kefta et halloumi ; karaage de volaille, mayonnaise japonaise, katsuobushi ; salade d'Ă©pinards au sĂ©same Ă©picĂ©, avocat, agrumes, maĂŻs choclo et cancha ; boeuf black angus confit en croĂ»te d’argile ; pao boeuf, roquette, truffe, parmesan ; nasi lemak, lait de coco, citronnelle, pandanus
 Et autant de belles assiettes cĂŽtĂ© sucrĂ©, cette fois, par le et Chef PĂątissier Yann Brys carpaccio d'ananas infusĂ© Ă  l'huile d'olive et vanille, Ă©clats de grenade ; cacaosuyo, avocat
Convaincu qu'il n'y a plus d'heure pour faire la fĂȘte, le Sinner organise depuis la rentrĂ©e des brunchs “festifs, rassembleurs et galvanisants”, pour se nourrir l’esprit, le cƓur et le corps. Et pour montrer, au passage, son soutien aux artistes et au spectacle vivant, l'hĂŽtel s'est associĂ© à Victor le Douarec et son collectif d’artistes “Victorious” pour imaginer la direction artistique de ce joyeux bordel. Musique live, pièces de viandes à la découpe ou braisées et paillettes pour un dimanche endiablĂ©. Et les enfants dans tout ça ? Pour contenter ses plus jeunes hĂŽtes, l'hĂŽtel met Ă  disposition des jouets, des livres, une console de jeux vidĂ©o qui peut ĂȘtre installĂ©e dans la chambre et des dessins animĂ©s en d'autre Ă  mentionner ? Un bar avec vue plongeante sur le restaurant, Ă  l’atmosphĂšre enveloppante et feutrĂ©e, oĂč dĂ©guster des cocktails inspirĂ©s du mysticisme aux noms latins et quelques “fingers mĂ©tissĂ©s”. Un spa au premier Ă©tage, cachĂ© derriĂšre une porte piquĂ©e de clous forgĂ©s dont le bassin, piĂšce maitresse d'un lieu particuliĂšrement intimiste, s’inspire directement des bains grĂ©co-romains. Ici, aucun acte religieux, mais une ablution athĂ©e dont les rituels de purification permettent de se couper du monde extĂ©rieur et de renouer avec une intimitĂ© sensuelle. Une crypte Ă©clairĂ©e Ă  la bougie, en face de la rĂ©ception, pour rendre hommage aux templiers. Des coachings personnalisĂ©s en fonction du niveau sportif. Une I3 BMW. Une sĂ©lection Ă©clectique de vinyles et de romans dans chaque chambre. Un accueil VIP pour les animaux de compagnie. Un business center, prĂšs du lobby avec un ordinateur, une imprimante et un scanner, plus, un ordinateur portable prĂȘtĂ© sur demande. Un service de voiturier/bagagiste. Une conciergerie, joignable par Whatsapp 7j/7, de 8h00 Ă  ReceveurSinner Paris116 Rue du Temple, 75003 Cesite de plongĂ©e n'a pas encore Ă©tĂ© localisĂ© sur la carte. Photos du site de plongĂ©e (0) Aucune photo sur ce site de plongĂ©e. Ajouter les vĂŽtres en cliquant-ici. Avis ; Questions / RĂ©ponses ; Soyez le premier Ă  dĂ©poser un avis ! Ils ont plongĂ© ici Posez-leur une question ! Vous aussi vous avez plongĂ© ici ? Remplissez votre carnet de plongĂ©e en L’INITIATION AU MWIRI 1 On dit plutĂŽt Mweli chez les Bavove, Mwei chez les Mitsɔgɔ. Son origine ethnique est inconnue. Lor ... 2 Sur la construction initiatique de la masculinitĂ©, cf. Houseman 1984. 1Il nous faut maintenant nous intĂ©resser Ă  l’initiation au Mwiri qui constitue une nouvelle Ă©tape du parcours rituel du Bwete et dont l’examen va nous donner l’occasion de revenir sur l’importance constitutive de la relation aux femmes et au sexe fĂ©minin dans la formation du devin-guĂ©risseur nganga. Le Miviri est une sociĂ©tĂ© initiatique masculine trĂšs rĂ©pandue dans les groupes mΔmbΔ et mΔryΔ du Sud Gabon1. Il partage de nombreux traits communs fonction sociale, rites de passage, mythes avec d’autres sociĂ©tĂ©s initiatiques comme le Mongala groupe kota-kele, le Yasi Galwa, le Ngil Fang ou le Ndjobi Haut-OgoouĂ©. La fonction premiĂšre du Miviri est celle d’un classique rite de passage pubertaire fabriquer des hommes Ă  partir de jeunes garçons. Seule l’initiation peut en effet octroyer la vraie masculinitĂ©, plus rituelle que biologique – les garçons non-initiĂ©s restant comme des femmes2. 2Mais le Miviri constitue Ă©galement une Ă©tape nĂ©cessaire dans le parcours initiatique du Bwete il faut y ĂȘtre initiĂ© pour avoir accĂšs aux secrets les plus importants. Le savoir secret ne peut en effet ĂȘtre divulguĂ© que si l’on est certain que le dĂ©positaire ne le trahira pas. Or, l’initiation au Mwiri a justement pour fonction de garantir ce respect du secret. Il y a donc une complĂ©mentaritĂ© intime entre Bwete et Mwiri. Peu importe alors l’ordre des initiations. Dans le cadre villageois, un garçon entre traditionnellement dans le Mwiri dĂšs le dĂ©but de son adolescence, avant de se faire initier au Bwete Disumba quelques annĂ©es plus tard. En ville, la situation est souvent inversĂ©e un homme se fait initier au Bwete Misɔkɔ pour raison d’infortune, puis sa progression rituelle exige au bout d’un temps qu’il entre dans le Mwiri, s’il ne l’avait dĂ©jĂ  fait adolescent. Un nganga ne peut en effet avancer au-delĂ  d’edika et motoba sur le chemin du Bwete sans en passer par le Mwiri. Avaler le silure motoba exige normalement que l’on soit dĂ©jĂ  dans le Mwiri, mĂȘme si certains pĂšres initiateurs acceptent aujourd’hui de passer outre. Mais le Mwiri reste une nĂ©cessitĂ© absolue pour ouvrir la voie Ă  la derniĂšre Ă©tape initiatique du Misɔkɔ, la traversĂ©e du Bwete. 3Comme le Disumba mais contrairement au Misɔkɔ, l’initiation au Mwiri se fait par cohorte au moins trois ou quatre garçons. Dans les nombreux villages oĂč le Mwiri reste un rite de passage obligatoire, c’est l’oncle maternel qui dĂ©cide que le temps de l’initiation est venu pour ses neveux vers neuf ou dix ans. Mais il n’est pas rare que de jeunes hommes citadins, voire des adultes, retournent au village se faire initier, tant est tenace l’idĂ©ologie selon laquelle on ne peut ĂȘtre un vrai homme sans le Mwiri. Une mĂȘme cohorte initiatique ne forme de toute façon jamais une classe d’ñge. L’initiation, qui laisse clairement apparaĂźtre la structure canonique des rites de passage sĂ©paration, liminaritĂ©, rĂ©agrĂ©gation, commence par une phase de rĂ©clusion en brousse avant de se poursuivre au village, en privĂ© au corps de garde puis en public dans la cour centrale. 4Les novices appelĂ©s mbuna sont brutalement sĂ©parĂ©s de leur village maternel et conduits en forĂȘt jusqu’à l’enclos initiatique nzanga, place rectangulaire enclose par une barriĂšre de feuilles de bananier. Ils doivent alors passer au milieu d’une double rangĂ©e d’initiĂ©s qui les rouent de coups, tandis que les grondements du Mwiri se font entendre Ă  l’intĂ©rieur de l’enclos. Les novices doivent supporter stoĂŻquement cette bastonnade pour prouver qu’ils sont des hommes valeureux – le courage Ă©tant l’une des vertus cardinales de la masculinitĂ©. Un mbuna peut nĂ©anmoins avoir un parrain initiatique ngonza qui le protĂšge en prenant sur lui les coups les plus rudes. Les nĂ©ophytes sont ensuite poussĂ©s dans le nziba, Ă©tendue boueuse situĂ©e face Ă  l’enclos, oĂč l’on continue de les frapper. Le nziba reprĂ©sente, d’aprĂšs le mythe d’origine, la mare aux abords du village oĂč les femmes, par manque de courage, avaient laissĂ© le monstre Mwiri et oĂč les hommes l’avaient ensuite trouvĂ© voir Mythe 7 infra. Ce bain de boue revient ainsi Ă  jeter les novices en pĂąture au Mwiri. Bastonnades et nziba mettent donc en scĂšne la mort symbolique des mbuna. 3 Les Bapunu lui prĂ©fĂšrent souvent un signe en forme de double V superposĂ©. 5Boueux et meurtris, les mbuna doivent alors passer leur bras gauche Ă  travers la cloison de feuillage de l’enclos, apeurĂ©s par le redoublement des grondements rauques. C’est Ă  ce moment que le Mwiri leur fait les scarifications qui marqueront bien visiblement leur appartenance Ă  la sociĂ©tĂ© initiatique. L’opĂ©ration renvoie Ă  un Ă©pisode du mythe d’origine, lorsque la premiĂšre femme a glissĂ© son bras dans un trou d’eau d’oĂč provenaient de mystĂ©rieux grondements, et s’est fait mordre par le monstre. Au cours du rite de passage, il est important que les novices ne voient pas celui qui les vaccine » de la sorte la cloison de feuillage les sĂ©pare de l’opĂ©rateur ; on leur instille un collyre aveuglant et les oblige Ă  fixer le soleil. Ces scarifications appelĂ©es makembe ou makimba sont situĂ©es au poignet et au coude du bras gauche. La marque du poignet consiste en une sĂ©rie de trois traits parallĂšles parfois dĂ©doublĂ©s. La marque du coude ressemble quant Ă  elle Ă  un sexe fĂ©minin stylisĂ©3. Tant que ces blessures ne seront pas guĂ©ries, le mbuna ne devra pas avoir de relations sexuelles ce serait rendre aux femmes le pouvoir du Mwiri, dont les hommes avaient rĂ©ussi Ă  s’emparer Ă  leur seul profit. 4 Outre l’initiation, le Mwiri se fait entendre lors du dĂ©cĂšs d’un initiĂ©, de la naissance ou de la ... 5 GrĂące Ă  l’ingestion de la feuille d’Ancistrocarpus densispinosus qui, irritant les cordes vocales, ... 6AussitĂŽt les scarifications faites, les mbuna pĂ©nĂštrent Ă  l’intĂ©rieur de l’enclos initiatique, opĂ©ration qui figure l’engloutissement par le monstre. Jusqu’ici, les nĂ©ophytes comme tous les profanes avaient seulement entendu le grondement du gĂ©nie, mais ne l’avaient jamais vu4. En rentrant dans l’enclos, les mbuna peuvent enfin voir le Mwiri en face. Ils s’aperçoivent alors qu’il s’agit en fait d’un simple initiĂ© grimĂ©. On leur rĂ©vĂšle Ă©galement que le grondement rauque du gĂ©nie n’est que la voix travestie d’un homme5. Mais sitĂŽt cette rĂ©vĂ©lation faite, les novices doivent faire le serment solennel de ne jamais divulguer que le Mwiri est homme et non gĂ©nie. Les aĂźnĂ©s peuvent alors leur raconter le mythe d’origine et quelques autres secrets initiatiques. 7Commence ensuite la pĂ©riode de la rĂ©clusion et des brimades initiatiques pĂ©riode qui pouvait durer deux mois mais se rĂ©duit souvent aujourd’hui Ă  une semaine. Les novices restent dans l’enclos, y mangent et y dorment Ă  mĂȘme le sol, encore coupĂ©s de toute prĂ©sence fĂ©minine. Outre la poursuite de l’enseignement oral, la rĂ©clusion consiste essentiellement en brimades diverses. Les mbuna ont la tĂȘte rasĂ©e, le corps enduit d’huile de palme et exposĂ© au soleil, ou bien frottĂ© au charbon. On les rĂ©veille au milieu de la nuit pour les obliger Ă  danser et chanter. Du sable est glissĂ© dans leur nourriture, de toute façon Spartiate. Les garçons insolents sont brimĂ©s plus durement encore. Les aĂźnĂ©s aiment d’ailleurs raconter qu’un incorrigible effrontĂ© Ă©tait mĂȘme souvent assassinĂ©, et l’est encore parfois. Les initiĂ©s se contentent alors de dire Ă  sa famille que le Mwiri a dĂ©finitivement avalĂ© leur fils, contrairement aux autres mbuna qu’il a bien voulu recracher. Scarifications du Mwiri 8Au bout d’un temps, les mbuna quittent l’enclos de brousse pour s’installer au corps de garde, fermĂ© pour l’occasion par une barriĂšre de feuilles. Les brimades s’inflĂ©chissent alors en humiliation publique. Devant le mbandja, les novices sont contraints d’exĂ©cuter toutes sortes de danses et de mimes ridicules, face Ă  un public et dans l’hilaritĂ© gĂ©nĂ©rale. Ils doivent taper interminablement dans leurs mains, sauter Ă  cloche-pied, hocher la tĂȘte sans fin, imiter des animaux ou bien un coĂŻt. Les profanes, notamment les femmes, sont ainsi mobilisĂ©s pour la premiĂšre fois, Ă  titre de spectateurs d’un spectacle risible. Cette pĂ©riode de brimades se termine par une cĂ©rĂ©monie de rĂ©agrĂ©gation Ă  la communautĂ© villageoise, au cours de laquelle les mbuna badigeonnĂ©s de kaolin rouge dansent devant les femmes. Ces rites de passage auront en dĂ©finitive orchestrĂ© la mort symbolique puis la renaissance du novice avalĂ© par le Mwiri, il est finalement rĂ©gurgitĂ© pour ĂȘtre rendu aux siens. Il a entre-temps subi une transformation irrĂ©versible de garçon, il est devenu un homme. JUMEAUX, FEMMES, FÉCONDITÉ 9Au Gabon, les jumeaux mavasa en getsɔgɔ sont unanimement considĂ©rĂ©s comme des gĂ©nies sauf, peut-ĂȘtre, chez les Fang. Leurs noms sont spĂ©cifiques et appartiennent Ă  une liste close de noms appariĂ©s. Ils sont rĂ©putĂ©s possĂ©der des pouvoirs extraordinaires. On fabrique un kaolin des jumeaux pΔmba-a-mavasa, puissant porte-bonheur, en ajoutant au kaolin leur placenta pilĂ© ou mĂȘme leurs restes corporels. Et lors de leur naissance, le Mwiri lui-mĂȘme vient sur les lieux de l’accouchement. Il existe ainsi un lien Ă©troit entre Mwiri et gĂ©mellitĂ©. Les jumeaux n’y sont pas initiĂ©s comme de simples mbuna mais Ă  titre de mata, grade supĂ©rieur qui leur Ă©pargne bastonnades et brimades. Les initiĂ©s manifestent Ă  leur Ă©gard les signes du plus profond respect sur le chemin qui mĂšne du corps de garde Ă  l’enclos initiatique, les jumeaux marchent sur des nattes ou sont portĂ©s sur les Ă©paules. Ce prestige rejaillit sur leur pĂšre qui acquiert lui aussi le grade de mata. Depuis que les hommes se sont emparĂ©s du Mwiri, aucune femme ne peut y ĂȘtre initiĂ©e. Mais la mĂšre de jumeaux, sans ĂȘtre vĂ©ritablement initiĂ©e, acquiert un statut singulier le Mwiri peut venir devant elle, elle peut assister Ă  certains rites et lors des manifestations rituelles, elle se place dĂ©sormais entre le groupe des hommes Ă  l’avant et celui des femmes Ă  l’arriĂšre. 6 Cf. Ă©galement la version dans Gollnhofer & Sillans 1981. 10La gĂ©mellitĂ© est valorisĂ©e parce qu’elle reprĂ©sente le comble de la fĂ©conditĂ© fĂ©minine, fĂ©conditĂ© qui Ă©tait le pilier fondamental de ces sociĂ©tĂ©s lignagĂšres et reste aujourd’hui une des valeurs sociales les plus importantes. Et c’est parce qu’il se place Ă©galement sous le signe de la fĂ©conditĂ© fĂ©minine que le Mwiri est si intimement liĂ© Ă  la gĂ©mellitĂ©. Le mythe de dĂ©couverte du Mwiri met bien en relief ce caractĂšre fĂ©minin6. Mythe 7 origine du Mwiri Un jour, six femmes vont Ă  la riviĂšre pĂȘcher Ă  la nasse. Elles se nomment Misenzo, Dyambo Timba, Mongo Makita, Mogodi mwa NgangĂš, Mogetu one ngongola divoko [la femme qui possĂšde une pomme d’Adam], Mogetu gombola nzanga [la femme qui balaye l’enclos initiatique, associĂ©e Ă  la poule]. Elles font un barrage pour dĂ©nicher les poissons. Dans un trou d’eau plein de silures, elles entendent un Ă©trange grondement rauque. L’une des femmes y met la main, mais quelque chose la mord. Lorsqu’elle retire le bras, elle a trois marques au poignet. Les femmes prennent alors une branche de diyombu [Aframomum citratum ou giganteum] pour fouiller le trou et rĂ©ussissent Ă  capturer un monstre qui n’a ni bras ni jambes. C’est le gĂ©nie Mwiri. Elles le mettent dans leur nasse pour le ramener au village. Mais le monstre pĂšse trop lourd et perce les nasses. Pendant tout le trajet, il ne fait que gronder et cracher de l’eau. N’ayant plus le courage de le supporter plus longtemps, les femmes abandonnent alors le monstre aux abords du village. DĂ©laissĂ©, le Mwiri appelle les ces Ă©tranges cris depuis le corps de garde, les hommes se rendent sur les lieux et voient une grande Ă©tendue d’eau le Mwiri a recrachĂ© plein d’eau afin de survivre hors de la riviĂšre [c’est le nziba]. InterloquĂ©s, ils se demandent comment capturer la crĂ©ature. Ils jettent un chiot Ă  l’eau. Mais le Mwiri l’avale. Ils jettent alors successivement un tronc de bananier, une panthĂšre et un pygmĂ©e, mais Ă  chaque fois le Mwiri les avale. Ils chauffent finalement un marteau de forge mutendo et le jettent Ă  l’eau. Ne pouvant l’avaler, le Mwiri sort de l’eau. Ils en profitent alors pour le capturer et l’installer dans un enclos de feuilles de bananier qui fut le premier enclos initiatique nzanga. LĂ , il y avait des oiseaux tisserins qui, depuis lors, signalent la prĂ©sence d’un enclos du Mwiri. Il y avait Ă©galement les grenouilles dont le coassement a Ă©tĂ© le premier tambour du Mwiri. Mais sans nourriture, sans eau et sous le soleil, le monstre se meurt bientĂŽt. À l’agonie, il demande aux hommes de perpĂ©tuer son existence en imitant sa voix. C’est le dĂ©but de la sociĂ©tĂ© initiatique du l’enclos, les hommes dĂ©couvrent Mogetu gombola nzanga [la femme-poule qui balaye le corps de garde] et la sacrifient. De lĂ  vient le sacrifice rituel de la poule. Ils sacrifient de mĂȘme les autres femmes qui avaient dĂ©couvert avant eux le secret du Mwiri, afin de le garder pour eux seuls. Les hommes ont ainsi pris le Mwiri aux femmes et leur ont donnĂ© en Ă©change leur danse NyΔmbΔ [ou NdjΔmbΔ, qui est depuis la principale sociĂ©tĂ© initiatique fĂ©minine]. Depuis lors, les femmes sont condamnĂ©es Ă  servir l’homme, Ă  cuisiner pour lui, Ă  faire des enfants et s’en occuper. » 7 S’il faut ĂȘtre dans le Mwiri pour ĂȘtre un homme complet », c’est donc parce que le Mwiri permet ... 11Ce sont donc les femmes qui ont dĂ©couvert le Mwiri les premiĂšres. Cette association privilĂ©giĂ©e entre Mwiri et fĂ©minitĂ© est confirmĂ©e par une sĂ©rie de faits. Le Mwiri est Ă©troitement associĂ© Ă  la gauche, le cĂŽtĂ© fĂ©minin les scarifications initiatiques sont au bras gauche, et passer dans la gauche » sert communĂ©ment Ă  dĂ©signer l’initiation7. La scarification du coude reprĂ©sente en outre un sexe fĂ©minin stylisĂ©. Le gĂ©nie est appelĂ© Ma Mwiri ou lya Mwei, c’est-Ă -dire MĂšre Mwiri ». Et lors des rites de passages, cette MĂšre Mwiri avale les nĂ©ophytes par sa gueule comme un crocodile dĂ©vorateur, mais les recrache par son sexe pour les remettre au monde. C’est donc le Mwiri lui-mĂȘme qui incarne le pouvoir procrĂ©ateur fĂ©minin. Le mythe d’origine raconte en effet comment le Mwiri prisonnier dans la nasse expulse tellement d’eau que cela forme bientĂŽt sous lui une mare qui n’est rien d’autre que le nziba des rites de passage. Or, le nziba, c’est le vagin du Mwiri » et l’inondation est explicitement comparĂ©e Ă  la rupture de la poche des eaux avant l’accouchement. L’humiditĂ© excessive qui dĂ©finit le Mwiri reprĂ©sente ainsi le comble de la fĂ©conditĂ© Le Mwiri, c’est la femme. Le Mwiri Ă©tait dans l’eau. Et il y a l’eau dans le sexe de la femme. » 12Ce que le mythe d’origine raconte et ce que le rite met en Ɠuvre, c’est alors l’appropriation masculine de ce pouvoir procrĂ©ateur fĂ©minin les hommes accaparent le pouvoir des femmes et deviennent capables de remettre au monde des enfants mĂąles pour en faire des hommes, avec l’aide rituelle de la MĂšre Mwiri mais sans le concours effectif des femmes. Certes, aucun de mes interlocuteurs ne pouvait formuler cela de maniĂšre aussi crue. La prĂ©sence d’une part d’implicite est sans doute une caractĂ©ristique fort gĂ©nĂ©rale tant du mythe que du rite. Et certainement, lorsque les rapports de genre sont en jeu, ce non-dit joue un rĂŽle d’autant plus dĂ©cisif. À cet Ă©gard, mythe et rite du Mwiri sont une maniĂšre particuliĂšrement raffinĂ©e de tourner autour du pot toutes les prĂ©misses sont lĂ , mais tout se passe comme si la conclusion devait rester informulĂ©e. 8 Et ce n’est pas un hasard que cela soit au cours d’une partie de pĂȘche Ă  la nasse, activitĂ© exclus ... 9 Pour l’analyse d’une dissociation similaire dans le cas d’objets rituels des aborigĂšnes australien ... 13Cette forme d’évitement est rendue possible par un mĂ©canisme de dissociation. Le mythe prĂ©sente la dĂ©couverte fĂ©minine comme un Ă©vĂ©nement accidentel les femmes trouvent le monstre au hasard d’une partie de pĂȘche. Le lien entre Mwiri et fĂ©minitĂ© semble ainsi n’ĂȘtre que contingent alors qu’il est en rĂ©alitĂ© consubstantiel. La capacitĂ© reproductrice fĂ©minine a en effet Ă©tĂ© prĂ©alablement dĂ©tachĂ©e des femmes pour s’incarner dans le monstre Mwiri. Elle est donc prĂ©sentĂ©e comme quelque chose d’extĂ©rieur aux femmes. De cette façon, les femmes peuvent ensuite trouver par hasard ce qui leur appartenait en fait dĂ©jĂ 8. Elles peuvent alors mettre le monstre dans leur nasse puis l’abandonner aux abords du village, et les hommes peuvent venir s’emparer de ce vagin portatif monstrueux qui inonde tout autour de lui. Cette dĂ©possession opĂ©rĂ©e par les hommes n’est concevable que si le pouvoir procrĂ©ateur a Ă©tĂ© dissociĂ© des femmes pour devenir une chose appropriable9. GrĂące Ă  cette dissociation, la captation masculine de la capacitĂ© reproductrice fĂ©minine disparaĂźt, masquĂ©e par le vol masculin d’un monstre dĂ©couvert fortuitement par les femmes. ORDALIES ENCLUME ET POISON 14Au-delĂ  du classique rite de passage pubertaire, le Mwiri est Ă©galement la sociĂ©tĂ© initiatique masculine chargĂ©e d’assurer le contrĂŽle de l’ordre social et de punir les transgressions. Un vol, un adultĂšre ou mĂȘme un mensonge peut en effet entraĂźner une sanction magique, punition infligĂ©e par le gĂ©nie Mwiri sous forme d’une maladie subite dont le symptĂŽme majeur est un gonflement du ventre. Et lorsque la justice humaine punit elle-mĂȘme la transgression, ce sont les initiĂ©s du Mwiri qui s’en chargent. Ce sont encore eux qui peuvent accomplir le rituel de rĂ©paration aprĂšs aveux publics du coupable. Cette justice du Mwiri repose essentiellement sur des pratiques de type ordalique permettant d’identifier le coupable. 10 Aujourd’hui quasiment disparue, l’activitĂ© traditionnelle de la forge rĂ©duction et fonte Ă©tait a ... 15L’épreuve de la masse-enclume motΔndo est la premiĂšre de ces ordalies. Le motΔndo est un morceau de fer ou une simple pierre que le forgeron utilise soit Ă  demi enterrĂ© comme enclume, soit Ă  la main comme marteau. Son utilisation ordalique tĂ©moigne d’un lien ancien unissant la forge et le Mwiri10. Lors d’un vol ou d’une dispute envenimĂ©e, on peut demander Ă  un aĂźnĂ© du Mwiri de taper le motendo » ou taper le Mwiri » afin que le gĂ©nie punisse lui-mĂȘme le coupable. L’initiĂ© applique sur la masse-enclume chauffĂ©e au feu un mĂ©lange d’herbes pilĂ©es et de jus de canne Ă  sucre mĂąchĂ©e par les protagonistes du litige, afin de pouvoir Ă©prouver leur culpabilitĂ© ou leur innocence. À l’aide d’une autre masse, il bat l’enclume, tout en invoquant le Mwiri et en lui expliquant l’affaire. Il jette ensuite Ă  l’eau l’enclume ou bien un tronc de bananier qu’il a violemment frappĂ© au sol. Ces opĂ©rations rituelles renvoient au mythe de dĂ©couverte du Mwiri jeter le motΔndo ou un tronc de bananier dans l’eau comme les hommes avaient fait pour dominer le monstre, lui donner le coupable en pĂąture pour qu’il l’avale. Battre le motΔndo chauffĂ© au feu Ă©quivaut Ă©galement Ă  une forge symbolique – ce qui confirme le lien entre Mwiri et forge, le pouvoir ordalique du forgeron Ă©tant par ailleurs attestĂ© dans la littĂ©rature Collomb 1981. 16Une fois le motΔndo tapĂ©, le coupable ou le parjure tombera automatiquement malade. On dit alors qu’il est coincĂ© dans le Mwiri, que ce dernier l’a attrapĂ© ou mĂȘme avalĂ©. Les symptĂŽmes de ce mal sont un gonflement caractĂ©ristique du ventre et des jambes, suivi d’une mort rapide si rien n’est fait Ă  temps. Le rituel de rĂ©paration a lieu au milieu du village, devant le corps de garde, aprĂšs aveux publics du coupable. Le mondonga, orateur et interprĂšte des grondements rauques du Mwiri, se munit de la cloche Ă  manche courbe kendo et invoque le gĂ©nie pour lui demander de pardonner la faute commise et de recracher le coupable Gollnhofer & Sillans 1978. 17ParallĂšlement Ă  cet usage judiciaire du motΔndo, il existe un usage plus asocial et moins avouable. Il arrive que quelqu’un aille secrĂštement voir un initiĂ© pour qu’il maudisse un ennemi personnel en tapant expressĂ©ment le Mwiri afin de le rendre malade ou le tuer. Cet usage proche de l’agression sorcellaire explique pourquoi en français, le Mwiri est souvent appelĂ© le Diable on dit ainsi taper le Diable ». Ce genre de pratique ferait alors du Mwiri non plus le garant de l’ordre collectif mais Ă  l’inverse l’instrument d’une vengeance personnelle. C’est pourtant le Mwiri lui-mĂȘme qui se charge de conjurer la menace introduite par le mĂ©susage du motΔndo l’opĂ©rateur et le commanditaire d’un tel acte malĂ©fique s’exposent de leur propre chef Ă  ce que la puissance justiciĂšre du Mwiri se retourne contre eux. Paradoxalement, cette punition immanente qui garantit le Mwiri contre ses mĂ©susages affaiblit par contrecoup son rĂŽle rĂ©gulateur souvent dans un conflit, aucun des protagonistes ne craint que l’autre ne tape le motΔndo, puisque, certain de son bon droit, chacun considĂšre que son adversaire a indĂ»ment recouru au Mwiri et que cette attaque personnelle lui retombera dessus ; les deux parties iront donc taper le motΔndo et le conflit s’envenimera. 11 Je laisse de cĂŽtĂ© les ordalies secondaires, par l’huile bouillante il faut attraper sans se brĂ»le ... 12 La description concorde les Azande des savanes du Sud Soudan vont chercher jusqu’à l’orĂ©e de la ... 13 C’est pourquoi les nganga-a-Misɔkɔ disent que le mbondo est la premiĂšre consultation, primautĂ© Ă  l ... 18Le test du poison mbondo constitue la seconde grande Ă©preuve ordalique liĂ©e au Mwiri11. Ce poison Ă  strychnine est obtenu par dĂ©coction des racines rouges de la liane mbondo Strychnos icaja. Cette ordalie est fort ancienne, puisque dans sa compilation de 1686, O. Dapper signale dĂ©jĂ  sur la cĂŽte du Loango l’épreuve des Bondes » qui sert Ă  dĂ©tecter l’origine sorcellaire d’une mort suspecte Ă  l’aide d’un poison repris dans Merlet 1991 393. Cette anciennetĂ© se double d’une large diffusion l’usage ordalique du poison est rĂ©pandu dans tout le Gabon, et dĂ©passe mĂȘme le territoire national puisque le poison oraculaire benge des Azande minutieusement dĂ©crit par Evans-Pritchard semble bien ĂȘtre encore le mbondo12. On recourt au mbondo pour les affaires les plus graves meurtre, sorcellerie aggravĂ©e, vol important, lorsque le doute quant Ă  l’identitĂ© du coupable subsiste aprĂšs l’épreuve de l’enclume. Le mbondo est en effet rĂ©putĂ© plus efficace que le motΔndo, et son diagnostic est rĂ©putĂ© infaillible13. Mais comme pour le motΔndo, le pouvoir ordalique du mbondo est clairement liĂ© au Mwiri avant l’administration du poison, on tape au sol pour appeler le gĂ©nie. 14 Cette coĂŻncidence – et mĂȘme inversion – entre l’établissement de la preuve et la punition est une ... 15 Du Chaillu, qui a assistĂ© Ă  plusieurs reprises Ă  l’ordalie du poison chez les Nkɔmi, mentionne que ... 19Lorsqu’une affaire exige le recours au poison, tout le village se rĂ©unit au matin. Chez les Mitsɔgɔ, la dĂ©coction de mbondo est administrĂ©e Ă  des poules qui reprĂ©sentent les diffĂ©rentes personnes concernĂ©es. Si la poule survit, celui qu’elle reprĂ©sente est innocent. Mais si elle meurt, il est infailliblement coupable. Le fait que la volaille aille mourir aux pieds de la personne renforce encore la culpabilitĂ©. Si le coupable s’évertue Ă  nier, on lui administre alors directement la dĂ©coction. L’administration directe a l’avantage de cumuler l’établissement de la culpabilitĂ© et la punition dans un raccourci imparable la mort prouve dĂ©finitivement la culpabilitĂ© du suspect14. Chez les Bapunu, on administre toujours le poison aux hommes sans passer par les poules. Mais la dose ne semble pas lĂ©thale le coupable est seulement plongĂ© dans un Ă©tat de grande confusion ; quant Ă  l’innocent, Ă©vacuant rapidement le poison par voie urinaire, il reste indemne de tout symptĂŽme. On raconte que celui qui rĂ©chappe ainsi de l’épreuve du poison en tire un pouvoir divinatoire15. JUREMENT, SECRET, SERMENT 20Outre l’enclume et le poison, il existe une derniĂšre façon de taper le Mwiri » il suffit de taper Ă©nergiquement sur ses propres scarifications initiatiques, au coude puis au poignet, en profĂ©rant avec emphase le jurement consacrĂ© mangɔngɔ ! », mwiri ! » ou kiivi ! » Ce geste ponctue abondamment les discours des initiĂ©s du Mwiri, c’est-Ă -dire thĂ©oriquement celui de tous les hommes. Quand un homme veut souligner emphatiquement ses paroles, pour en manifester l’importance et la vĂ©racitĂ©, et y engager sa responsabilitĂ© et celle des autres, il claque sur ses scarifications en jurant. Cela indique que les paroles Ă©noncĂ©es pĂšsent lourd », qu’il ne s’agit plus de bavardages mais de paroles pouvant entraĂźner des consĂ©quences graves. 16 Les performatifs constituent une classe spĂ©cifique d’actes illocutoires ceux pour lesquels la va ... 21Claque et jurement sont ainsi une maniĂšre d’engager Ă  la fois le locuteur et ses interlocuteurs dans leurs paroles et leurs actes. Une redescription linguistique adĂ©quate consisterait Ă  modaliser tous les Ă©noncĂ©s par je jure sur le Mwiri que... » Le geste tient donc Ă  la fois du serment et de la promesse. Du serment, puisqu’il atteste que ce que l’on dit est vrai. De la promesse, puisque cela implique que les actes Ă©voquĂ©s dans les paroles seront effectivement accomplis. En effet, mentir ou ne pas faire ce Ă  quoi l’on s’est engagĂ©, ou mĂȘme jurer pour des motifs trop futiles ou par colĂšre, signifie s’exposer au chĂątiment magique du Mwiri. Et c’est pour Ă©viter de tels engagements imprudents et impulsifs que le novice doit attendre jusqu’à un an avant de pouvoir jurer sur ses scarifications il est encore incapable de contrĂŽler ce pouvoir qui risquerait de se retourner contre lui et de le tuer. En dĂ©finitive, le geste leste les paroles du poids du Mwiri afin de leur ajouter une force illocutoire dĂ©cisive et de leur donner une valeur performative16. 22Ce jurement du Mwiri est rĂ©putĂ© moins puissant que motΔndo ou mbondo. Dans les circonstances les plus graves, jurer sur les scarifications peut ĂȘtre insuffisant ; on ira alors jurer sur le motΔndo ; et si cela ne suffit pas, on recourra finalement au poison mbondo. Ces trois opĂ©rations rituelles n’ont de toute façon pas exactement les mĂȘmes fonctions attestation de vĂ©ritĂ©, promesse et obligation d’agir dans le cas du jurement ; ordalie judiciaire, identification et punition d’un coupable, dans le cas du motΔndo et du mbondo. Mais elles tirent identiquement leur puissance du gĂ©nie du Mwiri et concernent fondamentalement la vĂ©ridicitĂ©, que cela soit celle du locuteur vĂ©race ou de l’ordalie judiciaire. 23En dĂ©finitive, le modĂšle de ces paroles jurĂ©es Ă©voque une relation de communication idĂ©ale oĂč les locuteurs sont responsables et vĂ©races, oĂč les promesses sont honorĂ©es et oĂč les actes suivent effectivement les paroles. La pratique donne pourtant une image fort Ă©loignĂ©e de ce modĂšle Ă©thique de la communication c’est en effet au cours des disputes que les hommes font le plus abondamment usage du jurement du Mwiri. Les situations rĂ©elles de jurement sont souvent plus proches de l’invective que du serment solennel. C’est donc paradoxalement lorsque la colĂšre les emporte que les hommes ont recours Ă  un acte illocutoire qui devrait normalement exiger calme et rĂ©flexion sous peine de reprĂ©sailles magiques. Le jurement s’inflĂ©chit en juron ou en malĂ©diction que l’on pourrait paraphraser Que le Mwiri t’avale ! » Il s’agit certes encore d’un Ă©noncĂ© performatif, mais sa signification diffĂšre sensiblement du serment. 24Cette inflexion du serment vers la malĂ©diction Ă©tait dĂ©jĂ  directement visible sur la scarification du coude qui dessine un sexe fĂ©minin stylisĂ©. En effet, pour maudire, les femmes tapent ostensiblement sur leur sexe ou leurs fesses. Avec les marques du Mwiri, les hommes se donnent donc les moyens de maudire comme les femmes. Ce lien manifeste entre malĂ©diction et sexe fĂ©minin est d’ailleurs pour eux la preuve que le Mwiri est bien le mauvais cĂŽtĂ© » cĂŽtĂ© gauche des femmes, et du mĂȘme tenant, cĂŽtĂ© diabolique de pratiques dangereuses qui peuvent entraĂźner la mort. De lĂ  vient cette profonde ambivalence du Mwiri qui lui vaut ce surnom de Diable ». 25Les initiĂ©s du Bwete qui Ă©voquent ensemble les secrets initiatiques font Ă©galement un usage abondant du jurement du Mwiri qui garde dans cette situation la valeur performative d’un serment. Le cas le plus typique est le jurement d’un aĂźnĂ© annonçant Ă  un cadet qu’il va lui divulguer d’importants secrets. C’est moins une façon d’attester la vĂ©ritĂ© de ses propres dires que d’obliger son interlocuteur Ă  ne pas trahir les secrets initiatiques Si tu parles, le Mwiri t’avale ! » Ce type d’usage permet de saisir le lien essentiel qui unit Bwete et Mwiri autour des questions du secret, du serment et de la parole rituelle. L’initiation au Mwiri est en effet un prĂ©alable nĂ©cessaire pour accĂ©der aux secrets les plus profonds du Bwete. Et les aĂźnĂ©s savent bien mettre en scĂšne les limites qu’ils doivent s’imposer avec un cadet du Bwete encore profane du Mwiri afin d’attiser sa frustration Il faut se faire initier au Mwiri pour connaĂźtre les profondeurs du Bwete. Parce que lĂ  on est bloquĂ©. [...] Mais une fois initiĂ© dans le Mwiri, vous n’ĂȘtes pas libre de divulguer ça. Au contraire, c’est pire encore. » Cette frustration se fait mĂȘme humiliation lorsque le garçon est publiquement assimilĂ© Ă  une femme. 26Si le profane du Mwiri est comme une femme et ne peut accĂ©der aux secrets les plus importants, c’est parce que sa parole n’est pas encore fiable. Rien ne garantit en effet qu’il ne trahira pas, puisqu’il ne risque pas grand-chose la sanction magique ricocherait du traĂźtre vers les aĂźnĂ©s qui lui ont rĂ©vĂ©lĂ© ces informations et qui sont, eux, dans le Mwiri. Une fois initiĂ©, il ne peut en revanche plus trahir sous peine d’ĂȘtre lui-mĂȘme avalĂ© par le gĂ©nie. Être initiĂ© au Mwiri signifie donc ĂȘtre pris dans les filets d’une justice magique, d’une sorte de police du secret qui garantit la non-divulgation des informations initiatiques aux profanes. Le Mwiri protĂšge le Bwete. 27Cette caution du secret repose sur un Ă©pisode prĂ©cis du rite de passage du Mwiri le serment. ImmĂ©diatement aprĂšs l’imposition des scarifications, on rĂ©vĂšle aux mbuna que ce n’est pas un crocodile monstrueux qui leur a fait ces marques mais un simple initiĂ©. Les novices doivent alors faire aussitĂŽt le serment solennel de ne jamais rĂ©vĂ©ler ce secret aux profanes. S’ils trahissent sa nature humaine, ils mourront punis par le Mwiri. Cette menace de sanction repose donc encore sur le Mwiri, alors mĂȘme que l’on vient de rĂ©vĂ©ler que le gĂ©nie n’existe pas. Mais les mbuna comprennent que les initiĂ©s se chargeraient eux-mĂȘmes d’exĂ©cuter la sanction au nom du Mwiri. La dĂ©mystification n’annule de toute façon pas la crainte MĂȘme quand on sait que c’est telle personne qui imite le Mwiri, on a quand mĂȘme peur. » 17 La situation inverse vaut pour les secrets initiatiques du NyΔmbΔ que les hommes ont, selon le myt ... 28Peu importe, en outre, que ce secret soit largement Ă©ventĂ© et que les femmes sachent la vĂ©ritĂ© malgrĂ© leurs dĂ©nĂ©gations publiques. Le mythe de dĂ©couverte du Mwiri ne raconte de toute façon pas autre chose si ce sont les femmes qui les premiĂšres ont trouvĂ© le Mwiri, avant que les hommes ne le leur arrachent, alors il est bien Ă©vident qu’elles savent depuis le dĂ©but de quoi il retourne. Personne n’est dupe bien que les deux parties feignent de l’ĂȘtre Les femmes connaissent le Mwiri car ce sont elles qui l’ont dĂ©couvert en premier. Elles font juste semblant de l’ignorer. »17 29L’important rĂ©side plutĂŽt dans le lien manifeste qui unit le serment initial, les scarifications, le secret initiatique et le jurement du Mwiri. En effet, le serment initial de ne pas dĂ©voiler la nature humaine du Mwiri est bien ce qui fonde et assure l’interdit gĂ©nĂ©rique de divulgation de n’importe quel autre secret sous peine de sanction. L’expĂ©rience rituelle marquante des scarifications et du serment forme le prototype fondateur de la rĂšgle gĂ©nĂ©rale du secret initiatique. Il y a ainsi passage entre un secret particulier la nature humaine du Mwiri et le secret initiatique en tant que classe gĂ©nĂ©rique indĂ©finie. C’est pour cela qu’il importe finalement peu que le secret central du Mwiri soit Ă©ventĂ© il vaut moins par son contenu que par le fait qu’il instaure la configuration relationnelle nĂ©cessaire au respect de tous les secrets initiatiques, en liant serment, scarifications, jurement et sanction magique. 18 Sur la douleur dans le rituel, cf. Ă©galement Houseman 1999. 30Les cicatrices au bras gauche de l’initiĂ© sont en effet lĂ  pour rappeler ce lien constitutif. Les scarifications sont faites juste avant la rĂ©vĂ©lation du secret et le serment. De plus, parce qu’elles le marquent irrĂ©mĂ©diablement, l’initiĂ© est obligĂ© de ne pas trahir les secrets. Enfin, c’est en tapant sur ces mĂȘmes scarifications que l’on rĂ©itĂšre pour soi et pour les autres l’obligation de la promesse. Les stigmates initiatiques du Mwiri sont donc une promesse inscrite dans la chair, cicatrices qui rĂ©activent un engagement passĂ©. Dans la seconde dissertation de la GĂ©nĂ©alogie de la morale, F. Nietzsche liait de façon similaire promesse, douleur, marque physique et dette Nietzsche 197118. Ce qui permet de garantir au futur la promesse est cependant moins la pure sensation de douleur et son souvenir cuisant que les conditions rituelles de son imposition, avec sa configuration relationnelle novices-aĂźnĂ©s-femmes les aĂźnĂ©s battent et scarifient les novices en faisant croire aux femmes que leurs enfants sont mis Ă  mort. Il est toutefois patent que dans le Mwiri, la douleur joue Ă©galement un rĂŽle dĂ©cisif, moins d’ailleurs par les scarifications elles-mĂȘmes que par la bastonnade qui les prĂ©cĂšde. En tout cas, le Mwiri permet bien de disposer Ă  l’avance de l’avenir », pour reprendre l’heureuse formule de Nietzsche, puisque par l’entremise des cicatrices et du jurement, sont liĂ©s le serment fait le jour du rite de passage et l’assurance de la non-divulgation future des secrets. 31On aboutit finalement Ă  une situation paradoxale l’initiation au Mwiri articule deux serments qui, sous un certain aspect, sont contradictoires. Le serment initial du rite de passage est un serment de silence l’initiĂ© s’engage Ă  ne pas trahir la nature humaine du Mwiri, c’est-Ă -dire Ă  taire un secret. Or, ce secret repose sur un mensonge manifeste on protĂšge le secret de la nature humaine du Mwiri en racontant aux profanes qu’il est un gĂ©nie. Il s’agit donc de ne pas dire la vĂ©ritĂ©, non par simple omission, mais bien par le recours dĂ©libĂ©rĂ© au mensonge. Le serment de silence oblige Ă  dire un mensonge pour taire la vĂ©ritĂ©. Ce serment initial rend ensuite possible un jurement qui revĂȘt deux formes essentielles. D’une part, il contraint soi et les autres Ă  taire continĂ»ment les secrets initiatiques. En cela, il reste un serment de silence. D’autre part, il permet de dire la vĂ©ritĂ© obligation de dire le vrai sous peine de sanction, mais aussi, plus positivement, pouvoir de dire une vĂ©ritĂ© efficace. Il se fait alors serment de vĂ©ritĂ©. 19 Une autre Ă©tape initiatique, appelĂ©e wanga obaka, s’inscrit dans ce mĂȘme registre d’assermentation ... 32L’initiation au Mwiri constitue en dĂ©finitive une procĂ©dure complexe d’assermentation de la parole de l’initiĂ©19. Les scarifications du Mwiri et les procĂ©dures rituelles qui lui sont associĂ©es scellent un lien entre secret et puissance de la parole. Elles permettent en effet d’établir que la parole masculine n’est une parole puissante et fiable, capable d’attester le vrai et de contraindre les autres, que pour autant qu’elle est capable de rĂ©tention, quitte Ă  en passer par le mensonge. Dire et taire, vĂ©ritĂ© et mensonge sont mis en relation pouvoir dire le vrai suppose de taire le secret en disant un mensonge. 33L’une des Ă©nigmes que posent parfois les initiateurs aux novices Ă  leur entrĂ©e dans l’enclos initiatique dit Combien de cƓurs l’homme possĂšde-t-il ?– Deux son cƓur et sa pomme d’Adam ! » 20 Le substantif cƓur » motema et le verbe penser » temangana sont d’ailleurs formĂ©s sur la m ... 34Cette rĂ©ponse Ă©nigmatique renferme l’une des principales raisons d’ĂȘtre du Mwiri. Le cƓur est l’instance de la personne d’oĂč proviennent les pensĂ©es, les dĂ©sirs et les volitions20. Il s’agit d’une pulsion psychique plus que de la formation volontaire d’idĂ©es un individu ne peut pas faire autrement que d’avoir ces pensĂ©es que son cƓur lui envoie. Elles s’imposent Ă  lui avec une telle force qu’il se sent poussĂ© Ă  les exprimer en paroles. C’est lĂ  qu’intervient le second cƓur la pomme d’Adam agit comme un filtre, disposĂ© entre le cƓur et la bouche, qui retient ces paroles qui ne demandent qu’à sortir. Cette censure permet d’éviter de dire des paroles dangereuses paroles d’emportement colĂ©rique et surtout secrets initiatiques. Le symbolisme de la plume de perroquet confirme cela. La plume rouge que les initiĂ©s du Bwete portent toujours au front symbolise la parole. Une aiguille est prĂ©alablement insĂ©rĂ©e dans son tuyau axial afin de pouvoir la ficher. Or, la tige de l’aiguille symbolise la trachĂ©e et son chas la pomme d’Adam. Ce montage rituel illustre que, tout comme seul un mince fil peut passer par le chas d’une aiguille, seules des paroles autorisĂ©es peuvent franchir le seuil de la pomme d’Adam d’un initiĂ©. 35La pomme d’Adam donne donc aux hommes une capacitĂ© de rĂ©tention verbale, capacitĂ© qui fait d’eux les maĂźtres de leur discours. Et c’est parce que les femmes n’ont pas de pomme d’Adam qu’elles sont censĂ©es ne pas pouvoir rĂ©frĂ©ner leurs bavardages et qu’on ne peut donc leur confier des secrets qu’elles ne sauraient garder. Ou plus exactement, depuis que les hommes se sont emparĂ©s du Mwiri fĂ©minin, les femmes n’ont plus de pomme d’Adam. En effet, dans le mythe d’origine, les hommes sacrifient les six femmes dĂ©couvreuses du Mwiri dont l’une s’appelle justement la femme qui a une pomme d’Adam ». 36On comprend finalement les vĂ©ritables raisons du lien entre Bwete et Mwiri. O rHpzS.
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